L'artiste et le robot formulent un langage nouveau à la croisée de deux langages : celui du codeur/de la codeuse et celle de l'utilisateur/de l'utilisatrice. Ce langage nouveau est décelable dans les productions qui émergent de ses interactions. Ce langage est plastique : il prend forme, s'incarne. Ce langage est gestuel : il implique des mouvements sur des écrans ou claviers qui ont leur poétique en soi, les mots "Tap, Scroll and pan, Drag, Swipe, Pinch" sont d'ailleurs des formes quasi musicales, des sortes d'onomatopées décrivant les mouvements de doigts. Ce langage est mouvant : l'artiste ne cesse de créer quand le bot lui aussi ne cesse d'apprendre, à l'aune du machine learning. Et enfin, ce langage est politique : il dévoile une position que ce soit par la voix des artistes qui le mettent en œuvre ou par les choix des codeurs/codeuses et des équipes d'éthique aux manettes des entreprises digitales. Quoi de plus politique que le choix d'Amazon de breveter des gestes simples, privatisant, monétisant les plus simples mouvements de notre corps?