réalisations

Commissariat, Aperçues,
Galerie Eva Vautier, Nice, mai 2021

Que se passerait-il si on invitait des artistes à réagir à l'objet qu'est cette attestation que nous produisons nous-même pour nous autoriser à sortir depuis le début de la crise Covid? we want art everywhere confie cette question et cet objet à la fois fou et banal à des artistes.
Une possible réponse en images avec ce commissariat.

Il a votre attestation : celle que vous préparez pour sortir, que vous oubliez, perdez, celle qui est ramassée par un badaud qui vous envoie un sms avec ces mots : 'we want art everywhere, quand même, ça m'intrigue'. Il y a votre attestation mille fois gommée et cette autre, tout juste téléchargée. Mince plus que 2%. Il y a votre attestation qui dit le vrai, celle qui s'arrange un peu avec la vérité et celle qui triche pour vous autoriser à rejoindre votre amour, votre ami. Et puis, il y a l'attestation des autres. Celle des autres. Ne vous arrive-t-il pas de vous demander -en marchant dans les rues désertées de votre centre-ville- quels pourraient bien être le motif du pas pressé d'untel, les raisons de la démarche nonchalante d'unetelle ou encore les secrets de ce personnage un peu étrange dont l'ombre mouvante ondule sur le bitume, chaque jour, à la même heure, sous votre fenêtre ? C'est dans l'intimité de celles des autres que nous vous invitons en partageant publiquement les attestations revisitées de dix artistes, toutes des femmes qui racontent chacune à leur manière, l'histoire en images de ces silhouettes aperçues dans votre quartier, de ces déplacements à justifier. Ces dix propositions se combinent en un récit, tels les chapitres d'un même ensemble, comme un roman. Le tout a quelque chose d'in situ. Chaque proposition est imaginée pour ou à partir de son espace d'accueil : une attestation administrative. Cette fois, il ne s'agit pas de réagir à une architecture ou un paysage, mais de transformer un tout petit espace, celui d'une feuille de papier ou d'un formulaire en ligne. C'est en se plaçant à l'échelle de ce document que le regardeur/la regardeuse, dans les pas de l’artiste, accède à une nouvelle géographie.Aussi, ce tout a quelque que chose d'éphémère. Partagé sur les réseaux sociaux dans le flux incessant de votre "feed", de votre mur, de votre page, il sera bientôt remplacé par d'autres d'images. De ces attestations -comme de ces silhouettes aperçues-, il ne restera bientôt qu'un vague souvenir, une mémoire diffuse de récits aux contours évanescents. Car, enfin, quand le virus sera un souvenir lointain, nous marcherons dans la rue librement en pensant à tout ceci avec incrédulité en pensant : "Pourtant, je n'ai pas rêvé.*" *L'herbe des nuits, Patrick Modiano, Gallimard, p.11, 2012r /> la rue librement en pensant à tout ceci avec incrédulité en pensant : "Pourtant, je n'ai pas rêvé.*"

*L'herbe des nuits, Patrick Modiano, Gallimard, p.11, 2012

Avec Camille Chastang, Hayoung Kim, Iris Martin, Clémentine Mauger, Charlotte Pringuey-Cessac, Eleonora Strano, Charlotte Vittaioli, Hazel Ann Watling, Janna Zhiri.

Camille Chastang, Hayoung Kim, Iris Martin, Clémentine Mauger, Charlotte Pringuey-Cessac, Eleonora Strano, Charlotte Vittaioli, Hazel)Ann Watling, Janna Zhiri

Courtesy Camille Chastang

Commissariat, Aperçues,
Galerie Eva Vautier, Nice, mai 2021

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